Illustrations & Didascalies

Nous partageons ici des illustrations dénichées par-ci par là, qui parlent de l'histoire des marionnettes à gaine depuis huit siècles.

Jehan de Grise, Bodleian Library MS.Bodl.264, vers 1340

Jehan de Grise, Bodleian Library MS.Bodl.264, vers 1340

Ces deux enluminures sont les premières traces européennes graphiques de marionnettes à gaine.

Lors d'une discussion avec Evelyne Lecucq, elle nous a fait remarquer que les personnages pourrait être des marottes avec des mains manipulées par des tringles. Mais après avoir regardé de nouveau les illustrations, il nous semble que ce sont plutôt des marionnettes à gaine, car dans l'illustration de droite (voir détail), on voit clairement les spectateurs qui s'essaient à la manipulation. Jehan de grise a vraisemblablement voulu montrer, comme il était d'usage à l'époque, la technique du métier. Les images servaient aussi à présenter les us et coutumes de l'époque et les différents savoirs-faire.

On peut supputer que le castelet de gauche est un castelet d'enfant, et que les enfants représentés, soient aussi ceux qui manipulent, en effet, il est plus tassé. À droite, le castelet est grand et ressemble à un castelet d'adulte, on peut aussi supputer que ce seraient les manipulateurs qui seraient représentés à côté.

Thomas Rowlandson (1756–1827), A Punch and Judy Show

Cette illustration de Thomas Rowlandson est très intéressante et possède plein de caractéristiques de la marionnette à gaine.

Le spectacle se joue sur une place
On voit un musicien à côté du castelet, le "stooge" en anglais. Ici, il joue une sorte de trompette ou hautbois, qui servait sûrement d'instrument d'appel.

Le protagoniste, ici Punch, à toutes les caractéristiques communes du héros européen. Le chapeau, le nez, et la bosse que l'on retrouve principalement et France et en Angleterre.

On peut observer sur l'image : un enfant pickpocket, un 'militaire?' bien nourri qui sort de chez lui avec ses deux filles. Un homme qui profite du fait que tout le monde regarde d'un côté pour s'éclipser tranquillement avec une femme, un marchand de lait...

Toutes les classes de la société sont ici représentées. Le spectacle est décrit comme populaire, il s'adresse à tout le monde.

Benjamin Robert Haydon (1786-1846), Punch or May Day

Cette deuxième illustration d'un spectacle de Punch and Judy possède étonnamment quasiment toutes les mêmes caractéristiques. On y retrouve le militaire, la noblesse et la bourgeoisie, le pickpocket... Le 'stooge' est un peu moins mis en avant, mais on devine une embouchure de trompette dans les mains du personnage tout à gauche.
On voit aussi un autre personnage, assez présent dans d'autres illustrations, c'est la femme du musicien ou du marionnettiste. Elle est assise, visiblement, elle a vu beaucoup de fois le spectacle et vend des fruits. Le pickpocket a l'air de se faire aider par une dame, surement, elle aussi, complice du spectacle.

Le bébé porté à bout de bras et l'enfant au balai ont l'air d'adorer le spectacle

Gaetano dura (1805-1878), Le bagattelle

id., la casa di Pulcinella

Ces deux illustrations de Gaetano Dura, qui a beaucoup peint des scènes de la vie quotidienne de Naples, nous montre de manière intéressante marionnettistes napolitains, tous deux jouant ou se préparant à un spectacle de Pulcinella.